La notion de cycles d’entreprise

L’entreprise est un organisme vivant et intelligent. Un organisme qui produit, évolue, vit et peut disparaître. Les hommes qui y travaillent sont des cellules qui alimentent la vie de chaque organe, et chaque organe a pour mission d’assurer le bon fonctionnement de l’ensemble de l’organisme.

À partir des sources, la notion de cycle d’entreprise ne peut être appréhendée que sur une période assez longue : entre 5 et 15 ans pour les phases de changement et jusqu’à 50 ans pour les phases de développement (positif et négatif). L’étude de ces cycles permet de mettre en exergue un certain nombre d’effets que nous avons pu analyser au cours de nos différentes missions.

Le premier s’illustre par la répétition de périodes à l’identique. Le rythme de création de produits dans une période donnée, la création de filiales, la durée du mandat des dirigeants, la croissance ou la décroissance du chiffre d’affaires... sont autant de paramètres qui indiquent qu’une entreprise a tendance à produire les mêmes effets face aux même causes. Il est notamment évident que la majorité des entreprises qui entreprennent un travail sur leur mémoire sont celles qui connaissent une situation stratégique particulière. La notion de cycle permet à l’entreprise de déceler dans son histoire ce type de situation et de mettre l’accent sur la manière dont elle s’en est sortie ou a contrario comment elle a échoué. À cela s’ajoute l’« effet générationnel ».

À ces premiers enseignements, on peut ajouter « l’effet contextuel ». Lorsque l’environnement exogène de l’entreprise est prépondérant (positivement ou négativement), la mémoire de l’entreprise et l’effet de cycle peuvent permettre de renseigner le management sur la manière dont il peut/doit se comporter pour préparer sa sortie du cycle dans lequel il se trouve autant d’enseignements qui constituent une grille de lecture de l’entreprise, sur le temps long, et qui font émerger de nouvelles données identitaires sur celle-ci jusqu’alors non identifiées.